Comment la Corse s’est soulevée pour l’un des siens
Alors qu’Yvan Colonna purgeait sa peine de prison à perpétuité, le Corse se fait agresser et est hospitalisé. Chamboulement sur son île natale où de violentes manifestations ont lieu. Retour sur l’embrasement de l’île de beauté.
Yvan Colonna est retrouvé inanimé. Le mercredi 2 mars 2022, il est victime d’une agression par son codétenu à la prison d’Arles, dans les Bouches du Rhône. Celui qui purgeait une peine de prison à perpétuité pour sa participation à l’assassinat du préfet Claude Erignac en 1998, est hospitalisé en état de mort cérébrale. Entre la vie et la mort, l’indépendantiste corse peut compter sur le soutien des siens qui organisent rapidement des manifestations.
Ces manifestations symboliques virent pourtant au drame. Dès le dimanche 6 mars, une manifestation a lieu à Corte (Haute-Corse), rassemblant près de 10 000 personnes. La situation dégénère et, dans un communiqué, la préfecture de Haute-Corse fait un bilan : 28 blessés dont 4 gendarmes.
Le mercredi 9 mars, les Corses se sont rassemblés à Bastia, Ajaccio et Calvi. Résultat: une quarantaine de blessés dont vingt-trois CRS. Alors que l’affrontement se déroulait devant la préfecture à Bastia, « les forces de l’ordre ont subi 95 jets de cocktails molotov, », d’après un communiqué de la préfecture.
« Etat français assassin »
Les différents cortèges se suivent et les banderoles drapées du slogan «Statu francese assassinu» (« Etat français assassin ») s’agitent. Le dimanche suivant, le 13 mars, c’est plus de 12 000 personnes, selon les organisateurs, qui s’étaient données rendez-vous à Bastia. Des échauffourées avaient encore une fois éclaté entre les forces de l’ordre et plus de 200 manifestants encagoulés. Au total, 5 CRS et un manifestant ont été blessé.
Ces manifestations ont fait remonter d’autres problèmes de l’île : les nationalistes corses, partagés entre autonomistes et indépendantistes demandent un « statut d’autonomie de plein droit et de plein exercice ».
Lundi 21 mars, Yvan Colonna succombe de ses blessures à l’hôpital Nord de Marseille. Pour Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement, à Europe 1, « toute la lumière sera faite » sur l’agression de Colonna. Il appelle au calme et à la paix sur l’île de beauté.