La bulle sanitaire des Jeux olympiques, un rempart infranchissable ?
Mis en place avec d’extrêmes conditions, le protocole sanitaire des Jeux olympiques de Pékin 2022 a pour mission de ne pas laisser passer la Covid-19 entre ses murs. Un but essentiel pour le gouvernement chinois très à cheval sur la politique sanitaire du pays.
La cérémonie d’ouverture de l’événement sportif de ce début d’année vient de se conclure, mais tout le monde était déjà prêt bien avant. Depuis plus d’un mois, un programme de bulle sanitaire autour de tout prestataire, participant et volontaire de ces Jeux a été mis en place dans la capitale chinoise et dans les deux autres sites accueillant les épreuves sportives.
Avec sa politique « Zéro Covid », la Chine n’a pas lésiné sur les moyens afin de garantir qu’aucun participant n’entrerait en contact avec la population locale. Une voie spécifique aux véhicules de l’organisation des Jeux olympiques, pas de public, des tests quotidiens et une politique pour le moins singulière : si un bus ou une voiture du comité devait avoir un accident, il serait demandé aux citoyens de ne pas secourir les victimes afin de préserver la bulle sanitaire.
Test avant le départ, vaccins faits, tests PCR à l’arrivée, si un test est positif un isolement est obligatoire jusqu’à l’obtention de deux tests négatifs consécutifs en l’espace de 24 heures, désinfection : tout est bon pour ne pas gâcher la fête, même si elle sera moins folle sans public.
Une bulle fissurée à de nombreuses reprises
Tous ces efforts sont néanmoins vains : le mercredi 2 février, ce sont 55 cas positifs qui ont été détectés à Pékin. Sur plus de 600 000 tests réalisés au total, il y a eu 287 cas positifs au sein des Jeux olympiques d’hiver : un nombre inattendu pour l’organisation qui a tout fait pour éviter cela. Pourtant, des hôtels pour les personnes ayant contracté le virus ont été réservés en avance. Les athlètes positifs se retrouvent donc isolés dans des chambres jusqu’à l’obtention du Graal : ces fameux deux tests négatifs.
Pour la belge Kim Meylemans, une exception est cependant arrivée. Après avoir contracté le Covid-19 début janvier, et avoir réalisé douze tests négatifs, l’athlète est finalement arrivée à Pékin, mais a été de nouveau déclarée positive. Comme prévu dans le protocole, grâce à un isolement de trois jours et trois tests négatifs, la championne de Skeleton pensait pouvoir reprendre la compétition : que nenni. Transférée dans un autre hôtel, l’athlète poursuit son isolement, avant de toutefois pouvoir rejoindre sa délégation à temps pour sa participation.
Pour Brian McCloskey, président du conseil médical du Comité international olympique pour ces Jeux, le nombre de cas positifs ne remet pas en question la bulle sanitaire mise en place : « Une fois que tous les participants seront arrivés, ils commenceront à baisser. Nous sommes convaincus que le système fonctionnera. Cependant, nous ne sommes pas détendus » a-t-il déclaré.
Aucune décision officielle n’a été prise pour le moment, mais lors de la 139e Session du CIO, une modification des règles établies pour les athlètes contaminés par le coronavirus a été évoqué : elle permettrait de donner la possibilité à ces champions de concourir.